C’est quoi ?

Qui ne s'est jamais posé de questions d'éthique dans ses activités professionnelles ? Nous pensons qu'il est important que les acteurs du Pôle abordent la question de l'éthique lorsqu'ils élaborent leurs protocoles d'observation en sciences cognitives. Cette question peut être traitée à trois niveaux au moins. Le premier niveau concerne nos formations universitaires : par exemple, nos étudiants et doctorants reçoivent-ils une formation à l'éthique ? Le second niveau concerne nos pratiques de chercheurs : par exemple, comment mettons-nous en œuvre des préoccupations éthiques dans notre travail quotidien ? Le troisième niveau concerne l'environnement de notre recherche : par exemple, comment répondre aux revues, qui exigent l'approbation d'un comité d'éthique pour publier les travaux  ? Plus largement, comment ces trois niveaux rencontrent-ils les questions éthiques plus globales qui se posent au niveau de la société ?
Occupons-nous de l'éthique avant que les règlements ne s'occupent de nous !

 

Pourquoi ?

Crainte de la part du public

L’éthique est une discipline qui est de plus en plus sollicitée. En effet, son développement est relatif aux inquiétudes liées aux avancées de la science et des technologies. De plus, l'application et la valorisation de certaines découvertes amènent les scientifiques à se poser des questions sur leur impact sociétal et environnemental. Enfin, l’éthique s’interroge sur le caractère invasif des expériences réalisées qui ne doivent pas porter atteinte à l’intégrité de l'individu. L’intérêt est donc grand de former un comité d’éthique pour favoriser et organiser ce questionnement au sein de la communauté scientifique. Tel est le but du Comité d'éthique pour les recherches non interventionnelles créé sur le site de Grenoble en 2010. Notre initiative n'est pas isolée puisque la communauté scientifique s'organise pour aborder ces questions.

 

Questionnement au sein de la communauté scientifique

"Face à une législation complexe, dense et parfois inadaptée aux difficultés concrètes de la recherche, la communauté scientifique a progressivement élaboré ses propres règles. Ce phénomène est en pleine évolution : les chartes d’éthique, les codes de bonnes pratiques et plus généralement les normes déontologiques ne cessent de se multiplier dans les domaines les plus divers (recherche biomédicale, expérimentation animale, mais aussi sciences comportementales ou sciences sociales) et dans tous les secteurs, privé comme public (organismes de recherche, pôles de compétitivité, industrie…).
Pourquoi et comment ces règles sont elles élaborées ? Ont-elles vocation à suppléer la loi, à la compléter, voire à la devancer, pour répondre aux nouveaux enjeux soulevés par les progrès de la science ? Ces normes éthiques et déontologiques s’imposent-elles aux scientifiques ? Les chercheurs se sentent-ils liés par ces règles ? Les manquements à l’éthique ou à la déontologie scientifique sont-ils sanctionnés ? De quelle manière ? Quelle est, enfin, la portée des décisions rendue par les comités d’éthique ?
Toutes ces questions suscitent, de façon plus générale, une réflexion sur la notion d’inconduite scientifique et sur les relations entre les règles éthiques et déontologiques et les normes juridiques." Etienne Vergès (cf. Colloque Recherche, éthique et déontologie, avril 2008)