Cet appel à contribution concerne l'édition du numéro 11/Année 2014 de la revue Synergies France sur le thème « Enonciation et Neurosciences cognitives », coordonnée par Abdou Elimam, professeur de linguistique. La date d'envoi des résumés est fixée au 7 mars 2014.

 

La question des neurosciences hante les sciences sociales et la linguistique, plus particulièrement, depuis un bon demi-siècle. Les
progrès les plus marquants, cependant,s'établissent à partir des années 2000. Les observations ainsi que les mesures de l'activité neuronale se sont affinées grâce à un développement technologique sans précédent de l'imagerie cérébrale, mais aussi grâce au travail théorique et méthodologique impressionnant de chercheurs venus du monde entier. La partie cognitive des neurosciences s'intéresse à des questions auxquelles les linguistes, plus particulièrement ceux des courants de l'énonciation, sont forcément sensibles : l'attention ; la mémoire, les connaissances ; l'émotion ; la motivation ; les perceptions sociales/culturelles ;l'empathie ; la perception de la parole ; l'acquisition du langage ;l'apprentissage des langues ; neurones miroirs et bien d'autres encore - sans mentionner les aspects pathologiques.

On sait que l'énonciation en tant que théorie linguistique s'inscrit dans le paysage de la recherche en France grâce aux travaux d'Emile Benvéniste - bien que ce dernier emboîte le pas aux travaux de Charles Bally, de Roman Jakobson, de John L. Austin et d'une certaine manière à ceux de Gustave Guillaume. Si le courant pragmatique français (Oswald Ducrot, plus particulièrement) assume partiellement l'héritage de Benvéniste, c'est avec la « théorie des opérations énonciatives et prédicatives » qu'Antoine Culioli se pose en continuateur naturel de la théorie introduite par Benvéniste. En effet Culioli propose un modèle théorique qui prend appui sur les sciences cognitives, la psycholinguistique, les mathématiques et les sciences sociales, d'une
manière générale. Par ce biais l'énonciation s'ouvre à l'interdisciplinarité et établit des passerelles vers l'intelligence artificielle, la linguistique computationnelle et l'analyse automatique du discours. Au même moment, la linguistique cognitive - qui s'inscrit en alternative au courant chomskyen aux Etats-Unis - marque de son influence des courants énonciatifs qui évoluent vers une sémantique du texte (Cf. François Rastier, Pierre Cadiot,Yves-Marie Visetti, entre autres).
Cependant les retombées des recherches en neurosciences cognitives influent directement ou indirectement sur l'évolution du courant énonciatif français.
Il serait donc grand temps de faire un point sur ces retombées au moment où les neurosciences cognitives nous permettent d'observer le « dire », voire « l'à-dire », en activité avant même sa fixation en « dit ». En effet comment les questions de l'acquisition, de la mémoire, de la gestion des connaissances, de l'affectivité, etc. sont éclairées par les neurosciences et en quoi un tel éclairage a (ou peut avoir) des retombées bénéfiques sur l'approche énonciative ?

On pourra regrouper les contributions selon l'organisation suivante :
- Perception de l'activité de langage par les neuroscientifiques
- Acquisition et apprentissage - en milieux monolingue, bilingue, voire multilingue
- Énonciation et mémoires (mémoire de travail, dictionnaire lexical, discours)
- Intersubjectivité, empathie, traces d'énonciation et leurs corrélats neuronaux
- Prosodie et phonologie ; ce que nous apprennent les neurosciences
- Rôle fédérateur des approches cognitivistes et liens avec l'énonciation


Les auteurs auront à coeur de s'adresser à un large public qu'il s'agira de conquérir par des approches didactiques et pratiques -
autant que faire se peut. Les propositions de contribution (sous forme de résumé) sont attendues avant le 15 février 2014. Les propositions devront comporter les références institutionnelles et scientifiques des auteurs, un titre explicite, un résumé significatif accompagné de 3 à 5 mots-clés ainsi qu'une bibliographie.

 

Adresse d'envoi des propositions et articles :
<Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

Revue du GERFLINT Groupe d'Etudes et de Recherches pour le Français Langue Internationale