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Télescope Celestron AstroMaster 130EQ : mon avis

L’essentiel à retenir : malgré un moteur de suivi très confortable pour le planétaire, ce télescope de 130 mm souffre d’une qualité de fabrication aléatoire. Le risque fréquent de tomber sur un miroir défectueux gâche le potentiel de l’instrument. Mieux vaut se tourner vers une optique certifiée pour garantir des images nettes, plutôt que de tenter cette loterie technique.

Vous brûlez d’envie d’admirer les détails de Jupiter, mais la crainte d’investir dans un matériel instable ou trop technique freine votre élan ? J’ai longuement testé le télescope celestron astromaster 130eq pour déterminer s’il est vraiment la porte d’entrée idéale vers le ciel étoilé ou juste un piège pour débutants. Au-delà du confort promis par son moteur, je vous dévoile ici une vérité méconnue sur son miroir qui pourrait bien transformer votre rêve en frustration si vous n’y prenez pas garde.

  1. Mon expérience avec le Celestron AstroMaster 130EQ
  2. Les avantages et bénéfices concrets
  3. Les limites et les points de vigilance
  4. Pour qui ce télescope est-il vraiment fait ?
  5. Verdict final sur le Celestron AstroMaster 130EQ

Mon expérience avec le Celestron AstroMaster 130EQ

Pourquoi j’ai choisi ce modèle en particulier

J’étais un débutant cherchant un premier « vrai » instrument, et mon choix s’est porté sur le télescope Celestron AstroMaster 130EQ. Le nom Celestron m’inspirait confiance. Le pack avec le moteur d’entraînement semblait être une excellente affaire, promettant un certain confort d’utilisation pour ne pas être découragé par le suivi manuel.

Mon but était simple : observer la Lune en détail, voir les anneaux de Saturne et peut-être quelques objets brillants du ciel profond. Je ne cherchais pas un outil professionnel, juste de l’évasion.

Le colis est arrivé, et l’excitation était à son comble. L’aventure astronomique pouvait enfin commencer dans mon jardin.

Mes premières impressions au montage

Le trépied en acier est rassurant, il semble robuste dès la sortie du carton. La monture équatoriale CG-3, bien qu’imposante pour un novice, donne une impression de sérieux mécanique assez agréable.

En revanche, certains éléments en plastique dénotent franchement. Le porte-oculaire et le chercheur à point rouge semblent un peu « légers », voire fragiles. Le montage de la monture équatoriale n’est pas si intuitif quand on n’y connaît rien.

J’ai vite compris qu’un réglage était nécessaire : la collimation. C’est un mot qui fait peur au débutant, mais c’est une étape obligatoire pour un télescope Newton.

Une première nuit sous les étoiles mitigée

Première cible : la Lune. Avec l’oculaire de 10 mm, le spectacle est là, immédiat. Les cratères sont nets, le contraste est saisissant, c’est impressionnant pour ce prix.

Puis, vient le test de l’oculaire de 20 mm, celui dit « redresseur ». L’image est franchement décevante, le champ de vision est minuscule et la qualité optique médiocre. Sur Jupiter, les détails sont difficiles à obtenir, l’image est un peu floue et manque de piqué.

Un sentiment étrange s’installe alors. Est-ce moi qui m’y prends mal ou le matériel qui a ses limites ?

👉 Voir les avis du Celestron AstroMaster 130EQ

Les avantages et bénéfices concrets

Malgré cette première expérience en demi-teinte, j’ai persévéré. Et en apprenant à maîtriser la bête, j’ai découvert des qualités bien réelles qui méritent d’être soulignées.

Une porte d’entrée très correcte vers le système solaire

Soyons honnêtes, le diamètre fait toute la différence ici. Avec ses 130 mm d’ouverture, ce tube avale suffisamment de photons pour offrir des vues bien plus lumineuses que les petites lunettes de 60 mm souvent vendues aux novices.

Sur les planètes, le résultat est immédiat. Les anneaux de Saturne se détachent nettement du fond noir. On repère aussi sans effort les bandes nuageuses et le ballet des lunes de Jupiter.

Plus loin, certains objets du ciel profond comme l’amas d’Hercule ou la galaxie d’Andromède apparaissent sous forme de taches laiteuses distinctes.

Le confort du suivi avec le moteur d’entraînement

C’est clairement l’atout majeur de ce pack par rapport à la version standard. Le moteur d’ascension droite fait le travail difficile en compensant la rotation de la Terre. Une fois votre cible verrouillée, elle ne bouge plus.

Pour un débutant, c’est un soulagement immédiat. On oublie la frustration de devoir tourner la molette flexible toutes les trente secondes pour ne pas perdre la planète. On observe enfin sereinement.

Avec le moteur, l’objet reste sagement au centre de l’oculaire. Fini la course-poursuite manuelle, on peut enfin se concentrer sur l’observation pure et simple.

Les caractéristiques techniques en un coup d’œil

Pour résumer ce que ce télescope celestron astromaster 130eq a dans le ventre, voici les spécifications brutes à connaître.

Caractéristique Valeur
Type d’optique Réflecteur Newtonien
Diamètre 130 mm
Longueur focale 650 mm
Rapport d’ouverture f/5
Monture Équatoriale allemande CG-3
Trépied Acier, hauteur réglable
Motorisation Moteur d’entraînement en AD inclus
Oculaires fournis 20 mm (redresseur) et 10 mm (Kellner)

👉 Voir les avis du Télescope Réflecteur Newtonien Celestron AstroMaster 130EQ avec Moteur d’Entraînement

Les limites et les points de vigilance

Mais voilà, un tableau de caractéristiques ne dit pas tout. Mon expérience m’a aussi confronté à des défauts bien réels qu’il est impossible d’ignorer avant de passer à la caisse.

Le grand pari : la qualité du miroir primaire

Soyons francs, c’est le point qui me fait le plus tiquer sur ce modèle. Techniquement, pour un rapport d’ouverture de f/5, un télescope Newton a besoin d’un miroir primaire parabolique pour focaliser la lumière correctement et donner des images nettes.

Le problème, c’est que Celestron semble avoir changé la donne sur les productions récentes. De nombreux exemplaires du télescope celestron astromaster 130eq sont désormais livrés avec un miroir sphérique, bien moins coûteux à produire. La conséquence est immédiate : une image baveuse et floue dès qu’on pousse le grossissement.

C’est frustrant, mais acheter ce modèle revient aujourd’hui à jouer à une loterie optique. On ne sait jamais vraiment si on va tomber sur le bon numéro ou une unité décevante.

Des accessoires qui appellent à une mise à niveau

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : les accessoires fournis sont clairement le maillon faible. Ils font illusion dans le carton pour un débutant, mais leur qualité optique tire l’ensemble vers le bas.

L’oculaire de 20 mm est une déception totale, quasi inutilisable pour de l’astronomie sérieuse. Le 10 mm s’en sort un peu mieux, c’est passable. Bref, préparez-vous mentalement à devoir sortir le portefeuille pour voir quelque chose de correct.

  • L’oculaire redresseur de 20 mm : un champ de vision étriqué, bourré de reflets internes et une construction « tout plastique » qui fait jouet.
  • L’oculaire Kellner de 10 mm : ça dépanne, c’est tout juste fonctionnel, mais on est loin d’exploiter le potentiel réel du télescope.
  • Le chercheur à point rouge : son placement est un casse-tête ergonomique et sa fabrication reste très légère.

L’astrophotographie, un rêve à remettre à plus tard

Si vous pensiez brancher votre reflex pour capturer des nébuleuses, oubliez tout de suite. La monture CG-3, bien que correcte pour le visuel, tremble trop et n’est pas assez précise pour des poses longues en ciel profond.

Par contre, s’amuser en photo planétaire ou lunaire avec un simple smartphone reste jouable grâce au moteur. C’est sympa pour débuter, à condition bien sûr que votre miroir soit de bonne facture.

Pour de l’imagerie sérieuse, il faut être réaliste : ce n’est pas le bon outil. Il faudra un tout autre budget et un matériel différent.

Pour qui ce télescope est-il vraiment fait ?

Avec ces avantages et ces inconvénients sur la table, le portrait-robot de l’utilisateur idéal commence à se dessiner. Ce télescope n’est clairement pas pour tout le monde.

Le débutant curieux qui vise la lune (et les planètes)

C’est l’instrument pour celui qui veut faire ses premiers pas en astronomie, sans se ruiner. Son objectif principal est le système solaire, car c’est là que le télescope celestron astromaster 130eq s’en sort le mieux. J’ai moi-même passé de longues heures à observer les cratères lunaires avec une certaine satisfaction.

Cette personne appréciera énormément le moteur de suivi, qui lui simplifiera la vie et rendra ses soirées d’observation plus agréables. C’est un confort indéniable de ne pas avoir à réajuster le tube manuellement toutes les trente secondes pour garder Jupiter dans le champ.

Il est aussi prêt à apprendre les bases d’une monture équatoriale et à fermer les yeux sur certains défauts. Si vous acceptez de bricoler un peu, l’expérience reste positive.

Ceux qui ne sont pas (encore) des mordus du ciel profond

Si votre rêve est de chasser les galaxies et les nébuleuses lointaines, ce n’est pas le meilleur choix. Son diamètre est un peu juste et l’incertitude optique liée au miroir est un vrai frein pour capter ces détails subtils. Vous risquez de chercher des taches floues sans jamais vraiment les résoudre.

Pour les nébuleuses et galaxies, ce télescope vous donnera un avant-goût, mais n’attendez pas les images spectaculaires des magazines. C’est un apéritif, pas le plat principal.

Il peut servir à découvrir si le ciel profond vous plaît avant d’investir dans un instrument plus gros, comme un Dobson de 200 mm. C’est une étape intermédiaire, pas une fin en soi.

À éviter si vous correspondez à ces profils

Pour être tout à fait transparent, je déconseillerais cet achat si vous vous reconnaissez dans l’un des points suivants. Mieux vaut garder votre budget pour un autre modèle plutôt que d’être déçu.

  • L’aspirant astrophotographe : la monture et l’optique ne sont pas adaptées pour l’imagerie sérieuse, vous allez vite toucher un mur technique.
  • Le perfectionniste : le risque de tomber sur un miroir sphérique et les accessoires bas de gamme seront une source de frustration constante pour vous.
  • L’allergique au « bricolage » : la mise en station équatoriale et la collimation régulière demandent un minimum d’implication et de patience avant chaque session.

Verdict final sur le Celestron AstroMaster 130EQ

Alors, au bout du compte, faut-il craquer ou passer son chemin ? Après des semaines d’utilisation, mon avis est tranché, mais nuancé.

Un potentiel certain, gâché par l’incertitude

Sur le papier, le télescope celestron astromaster 130eq a tout d’un « tueur » de marché pour les novices. Avec son ouverture de 130 mm et cette motorisation incluse, la fiche technique vend du rêve. C’est exactement la configuration qu’on recherche pour débuter sérieusement.

Mais voilà, la réalité rattrape vite la théorie. Le manque de constance dans la qualité de fabrication est frustrant : tomber sur un miroir sphérique flou au lieu d’une parabole correcte est un risque réel.

C’est rageant, car si Celestron garantissait un miroir parabolique à tous les coups, ce modèle écraserait la concurrence.

Le moteur d’entraînement sauve-t-il la mise ?

Je ne vais pas mentir : oui, ça aide énormément. Ce petit moteur de suivi apporte un confort indéniable qui fait presque pardonner les errances optiques sur certains modèles.

Quand on débute, ne pas avoir à tourner une molette toutes les trente secondes pour garder Jupiter dans le champ, c’est libérateur. Ça transforme l’observation en moment de détente plutôt qu’en lutte mécanique permanente, ce qui est le but.

C’est clairement l’atout majeur de ce pack. Sans lui, le verdict serait beaucoup plus sévère.

👉 Voir les avis du Télescope Réflecteur Newtonien Celestron AstroMaster 130EQ avec Moteur d’Entraînement

Mon avis sincère : un achat sous conditions

Je ne peux pas vous dire « foncez » les yeux fermés. Le risque de se retrouver avec une optique décevante est trop présent pour que je mette ma main au feu.

Si vous voulez assurer le coup pour le même budget, regardez du côté des Dobson. Un modèle comme le Sky-Watcher Heritage 130P offre une optique fiable sans cette loterie industrielle.

  • Points forts : Moteur de suivi très pratique, bon diamètre pour le planétaire, monture stable pour le visuel.
  • Points faibles : Loterie sur la qualité du miroir (sphérique/parabolique), accessoires fournis très médiocres, pas adapté à l’astrophotographie.

En toute franchise, je ne peux pas recommander ce télescope les yeux fermés. Le risque de tomber sur une optique médiocre est trop grand. Pour assurer vos débuts sans frustration, je vous conseille plutôt un Dobson comme le Sky-Watcher Heritage 130P, bien plus fiable optiquement pour le même budget.

FAQ

Qu’est-ce que je pense réellement du Celestron AstroMaster 130EQ ?

Honnêtement, mon avis est assez partagé sur ce modèle. D’un côté, le diamètre de 130 mm est très généreux pour débuter et le moteur d’entraînement est un vrai bonheur pour ne pas perdre sa cible toutes les trente secondes. C’est un confort indéniable quand on observe.

Cependant, je dois vous prévenir que la qualité optique peut être inégale d’un modèle à l’autre à cause de cette fameuse « loterie » sur le miroir primaire. De plus, les accessoires fournis, notamment l’oculaire de 20 mm, brident un peu les capacités de l’instrument. C’est un bon point de départ, mais qui demande souvent un peu d’investissement supplémentaire pour vraiment briller.

Comment savoir si mon AstroMaster a une bonne optique ?

C’est le point crucial avec ce télescope. Pour vérifier si vous avez reçu un bon exemplaire (avec un miroir parabolique) ou un modèle moins performant (miroir sphérique), le test se fait sur les planètes à fort grossissement. Si, même après avoir bien réglé la netteté et la collimation, l’image de Jupiter ou Saturne reste toujours un peu « pâteuse » et impossible à rendre parfaitement nette, c’est souvent le signe d’une optique sphérique.

Un bon miroir doit vous permettre de voir des détails francs et contrastés lorsque le ciel est stable. Si vous n’arrivez jamais à obtenir une mise au point tranchante au-dessus de 60x ou 70x de grossissement, c’est malheureusement que l’optique montre ses limites.

Pourquoi est-ce que je ne vois rien ou que c’est flou ?

Si vous ne voyez rien, vérifiez d’abord un classique : avez-vous retiré le gros cache à l’avant du tube, et pas seulement le petit capuchon central ? Ensuite, le coupable est souvent l’oculaire de 20 mm « redresseur » fourni dans la boîte. Je l’ai trouvé de très mauvaise qualité, sombre et avec un champ de vision minuscule.

Si l’image est floue, cela peut aussi venir de la collimation (l’alignement des miroirs) qui est indispensable sur ce type de télescope Newton. Un petit tour de vis de réglage peut transformer une image bouillie en une vue spectaculaire. Ne négligez pas cette étape !

Est-ce que je peux vraiment voir la galaxie d’Andromède avec ce modèle ?

Oui, absolument ! Avec ses 130 mm d’ouverture, ce télescope collecte assez de lumière pour aller chercher le ciel profond. J’ai pu observer la galaxie d’Andromède (M31) comme une petite tache laiteuse et ovale au milieu des étoiles. N’attendez pas les couleurs des photos de la NASA, mais l’émotion de voir cette lumière vieille de 2,5 millions d’années est bien réelle.

Pour ce type d’observation, je vous conseille d’utiliser le plus faible grossissement possible. Le moteur de suivi est ici moins critique que pour les planètes, mais il permet de garder la galaxie dans le champ pendant que vous essayez de discerner ses nuances subtiles en vision décalée.

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