Anne SARDIER soutient sa thèse de doctorat le 3 juillet 2015 à 14h à la Maison des Langues et des Cultures. Intitulée « Construire la compétence lexicale : quelle place en didactique pour le co-texte ? », cette thèse a été préparée au Laboratoire LIDILEM (Linguistique et Didactique des Langues Etrangères et Maternelles) sous la direction de Francis Grossman.

 


Résumé :
Nous cherchons dans ce travail à mieux saisir la construction de la compétence lexicale chez de jeunes collégiens. Notre propos prend appui sur des recherches en sémantique lexicale et en didactique du lexique qui prônent l'étude du rôle de la dimension syntagmatique du lexique dans l'analyse lexicale. Nous faisons l'hypothèse qu'un enseignement du lexique axé sur l'étude explicite de la structure du co-texte des unités lexicales peut favoriser la construction de la compétence lexicale. Nous proposons une réflexion didactique basée sur les approches intégratives de la lexicologie contemporaine. Nous revenons sur le concept de compétence pour proposer notre propre définition de la compétence lexicale, objet de notre recherche. Nous délimitons le co-texte qui est pour nous constitué des co-occurrents fréquents, employés dans la même phrase que l'unité lexicale étudiée. Dans une perspective didactique, nous proposons ensuite une structuration grammaticale du co-texte. À partir de ce cadre, notre protocole consiste à tester un dispositif didactique envisageant l'enseignement organisé et systématique du lexique. Nous testons ce dispositif dans deux classes de 6ème (11-12 ans). Dans une classe l'enseignement explicite de la structure du co-texte est proposée, tandis que dans l'autre sont pratiqués divers exercices extraits de manuels scolaires. Nous évaluons au terme d'une année scolaire en classe de 5ème l'impact de cet enseignement sur le développement de la compétence lexicale. L'analyse montre que les sujets qui ont bénéficié d'un enseignement explicite de la structure du co-texte ont eu tendance à s'appuyer davantage que les autres sur le co-texte pour leur calcul du sens. Les résultats obtenus au terme d'une année suggèrent que l'étude explicite de la structure du co-texte entraine des effets à un double niveau. D'une part, les élèves s'approprient une nouvelle stratégie d'interprétation des unités lexicales, cet exercice de métacognition leur permet ainsi de mieux comprendre le fonctionnement du système pour contrôler l'inférence, et de développer par là leur compétence lexicale. D'autre part, l'enseignant approfondit aussi sa connaissance de l'organisation du lexique, ce qui favorise l'intégration des structures sémantiques, morphologiques et syntagmatiques en didactique du lexique. Au regard de ces résultats et dans le cadre de la formation d'enseignants, nous présentons alors des pistes didactiques concrètes d'enseignement du lexique.

Jury :
Francis Grossman, Université Stendhal, directeur de thèse
Françoise Boch, Université Stendhal, co-directeur de thèse
Jean-Charles Chabanne, Institut Français de l’Education, Ecole Normale Supérieure de Lyon, rapporteur
Claudine Garcia-Debanc, Université de Toulouse, rapporteur

Lieu :
Maison des Langues et des Cultures

Domaine universitaire

1141 avenue Centrale 38400 Saint-Martin-d'Hères