Noémylle THOMASSIN soutient sa thèse de doctorat le 5 décembre à 14h amphithéâtre 19000 sur le campus de Jacob-Bellecombette. Intitulée « La relation entre mémoire de travail et cognition de haut niveau : une approche par les stratégies », cette thèse a été préparée au sein du laboratoire de Psychologie et Neurocognition (LPNC) sous la direction de Michel Guerraz et Jean-Luc Roulin.

 

Résumé :

Les différences interindividuelles en mémoire de travail (MDT) ont un lien stable et largement documenté avec la performance dans les tâches de cognition de haut niveau. Dans la mesure où l'utilisation de stratégies efficaces joue un rôle aussi bien dans les tâches de MDT que de cognition de haut niveau, on peut faire l'hypothèse que les stratégies médiatisent le lien entre ces deux construits. De fait, certaines données suggèrent que le comportement stratégique au sein de tâches de cognition de haut niveau pourrait être en lien avec la capacité de MDT. L'objectif de ce travail de thèse était d'évaluer ce lien de façon plus poussée. Cette approche nous a conduits à deux résultats particulièrement significatifs. Le premier concerne le développement et la formalisation du paradigme de Hard Fall Effect (HFE), défini comme étant la chute de performance plus importante en situation de double tâche pour les participants avec une forte capacité de MDT. L’hypothèse sous-jacente à cet effet est que ces participants utilisent des stratégies afin d’améliorer leurs performances en situation de simple tâche, et que la situation de double tâche perturbe l’utilisation de ces stratégies. Au cours de ce travail, le HFE a notamment été mis en évidence dans une tâche de mémoire visuospatiale, et a pu être attribué à l'utilisation de stratégies d'encodage plus efficaces par les participants avec une forte capacité de MDT au sein de tâches de mémoire complexes. Notre second résultat significatif correspond au test direct de l’hypothèse de médiation du lien entre MDT et cognition de haut niveau par l’utilisation de stratégies efficaces en cognition de haut niveau. Nous avons montré que lorsqu’on contrôle la variance associée à l’utilisation de stratégies efficaces dans la tâche des Matrices Avancées de Raven, la relation entre capacité de MDT et intelligence fluide diminue. Dans l'ensemble, ces deux résultats permettent de renforcer l’idée selon laquelle le comportement stratégique impliqué dans les tâches de cognition de haut niveau intervient dans la relation entre MDT et cognition de haut niveau.

 

Jury :

Michel Guerraz, Université de Savoie, directeur de thèse
Jean-Luc Roulin, Université de Savoie, co-directeur de thèse
Anik de Ribaupierre, Université de Genève, rapporteur
Daniel Gaonac’h, Université de Poitiers, rapporteur
Paulette Rozenwajg, Université Paris X Nanterre, examinateur