Quand nous voyons un visage de nouveau-né, nous pensons souvent être dans l’impossibilité de déterminer son sexe, sauf si du rose ou du bleu l’entoure. Pour tester cette hypothèse, une équipe de psychologues du CNRS de Grenoble et de Clermont-Ferrand a testé nos capacités perceptives à catégoriser le sexe des nouveau nés.

Pour cela, ils ont présenté à  76 adultes une centaine de photos montrant des visages de nouveau-nés, dépourvue d’indices vestimentaires. Les adultes avaient cinq secondes pour indiquer si le visage correspondait à celui d’une fille ou d’un garçon. Dans environ 60% des cas, leurs choix étaient corrects, synonyme d’une réelle mais faible capacité de catégorisation correcte. Bien évidemment, quand les visages à évaluer sont des visages adultes, leur taux de réponse correcte était proche de 100%. De plus, les garçons étaient statistiquement mieux reconnus que les filles. Pour aller plus loin dans leur recherche, les chercheurs ont soumis leurs photos de nouveau-né à un « modèle connexionniste » (un modèle informatique est fondée sur la décomposition de l’image en différentes fréquences spatiales) pour également tester la catégorisation sexuelle. Comme pour catégoriser le genre de visages adultes, le modèle révèle l’importance des basses fréquences spatiales, mais également celui de fréquences plus spécifiques. Cette étude montre ainsi qu’il existe des différences subtiles entre les visages masculins et féminins des nouveau-nés qui permettent une catégorisation sexuelle correcte mais qui reste difficile à la fois chez les observateurs adultes et au niveau du modèle informatique. Les résultats de cette étude sont publiés dans une grande revue internationale « Attention, Perception & Psychophysics ».

 

 

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Référence :
Kaminski, Méary, Mermillod & Gentaz (2011). Is it a he or she ? Behavioral and computational approaches to sex categorisation. Attention, Perception & Psychophysics, 73, 1344-1349.
Gwenaël Kaminski, David Méary et Edouard Gentaz sont chercheurs au Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition (CNRS, UMR 5105), Université de Grenoble
Martial Mermillod travaille à l’Université Blaise Pascal (UMR CNRS 6024) de Clermont-Ferrand.

 

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