L'atelier#3 Éthique de la recherche en sciences cognitives se déroulera lundi 18 mars de midi à 14 heures à GIPSA-lab, en salle B314.

Les ateliers, que le Pôle Grenoble Cognition organise en partenariat avec le laboratoire Philosophie, Pratiques et Langage (PPL), articulent un exposé de 30 minutes donnant des repères théoriques sur trois concepts choisis (I) et la présentation plus brève (environ 10 minutes) d’un ou plusieurs cas pratiques (II), qui sont ensuite discutés collectivement (III).  

Les concepts choisis pour cet atelier sont : autonomie, vulnérabilité, dignité

  1. Intervention de Marlène Jouan (PPL)

L’autonomie des personnes vulnérables : de la contradiction au malentendu ?

Je prendrai pour point de départ de cette intervention les listes de personnes vulnérables déclinées dans divers textes internationaux relatifs à l’éthique de la recherche biomédicale : si en vertu du principe de justice, ces personnes ne doivent pas être exclues par principe des protocoles d’expérimentation impliquant des sujets humains, leur inclusion dans ces protocoles est néanmoins considérée comme problématique et, en vertu du principe de bienveillance cette fois, elles doivent donc faire l’objet d’une attention et d’une protection spéciales. Ces listes, qui sont dépourvues de principe organisateur évident et ne renvoient pas à un concept univoque de vulnérabilité, sont révélatrices des difficultés qu’il y a à s’en tenir à un usage catégoriel de cette notion, d’après lequel nous pourrions distinguer a priori, quoiqu’au croisement de plusieurs critères (psychologiques, médicaux, sociaux, économiques, juridiques…), les personnes vulnérables des personnes non vulnérables c’est-à-dire autonomes. De fait, cet usage catégoriel est aujourd’hui, dans de multiples domaines, en tension avec un usage universel de la vulnérabilité, qui s’est conceptuellement élaboré contre l’idéal dominant de l’autonomie et les représentations négatives de la vulnérabilité dont il est solidaire, et qui constitue le pendant de l’intégration, depuis la fin du XXe siècle, de l’ensemble des populations traditionnellement diagnostiquées comme vulnérables au régime normatif de l’autonomie. Ayant présenté ce double mouvement, je proposerai d’identifier quelques problèmes théoriques et pratiques soulevés par l’avènement d’une « anthropologie conjonctive », que l’on a de bonnes raisons de saluer mais aussi de soumettre à la critique. Je me concentrerai sur ses implications en éthique appliquée, en particulier pour la considération, la prise en charge et l’accompagnement des personnes malades ou en situation de handicap.

  1. Présentation de cas pratiques par Emmanuel Monfort (LIP)

Les approches dyadiques personnes âgées dépendantes-aidants : une mise en pratique par la recherche du concept d'autonomie

 

  1. Discussion avec la salle

La discussion est animée conjointement par les responsables de l’atelier et par les deux invités.