Les 4 et 5 juin 2015, Denis Perrin (laboratoire Philosophie : Pratiques et langages) et Stéphane Rousset (Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition) organisent à la MSH-Alpes un colloque intitulé « Mémoire et connaissance ». L’objectif est de croiser philosophie et psychologie sur le thème de la relation entre la mémoire et la connaissance. Ce sujet n’a que très rarement été abordé jusqu’à aujourd’hui, alors même qu’il est susceptible d’alimenter de façon significative la réflexion sur la connaissance mémorielle. L’organisation de ce colloque est donc motivée par cette conviction et vise à permettre cette discussion interdisciplinaire.


Quels rapports la mémoire entretient-elle avec la connaissance ? Quel type de justification est requis pour que la mémoire accède au statut de connaissance ? La mémoire apparaît comme l’une de nos sources de connaissance majeures aux côtés du témoignage, de la perception ou encore du raisonnement. Quelle est sa place exacte à leur égard ? Peut-elle être une source première et véritable de connaissance ou ne remplit-elle que la fonction de préservation de connaissances antérieurement acquises ? Quel accès cognitif la mémoire nous donne à la réalité passée ? Doit-on défendre l’idée qu’un contact cognitif direct, similaire à celui de la perception, est possible, notamment dans le souvenir épisodique, comme le soutient le relationalisme ? Ou au contraire, doit-on dire que la mémoire ne peut fournir qu’un accès indirect et dérivé aux faits dont elle nous informe, similaire au témoignage qu’un tiers pourrait nous en donner ?

 

Ces différentes questions – la justification des croyances mémorielles, la valeur de justification de l’information transmise par la mémoire, le mode d’accès cognitif au passé fourni par la mémoire, l’unité épistémique de la mémoire, la fonction et la forme corrélative de la connaissance mémorielle – ont reçu au cours des dernières décennies des élaborations théoriques importantes et parfois contradictoires dans les deux champs de la philosophie et de la psychologie.

Par exemple, on peut se demander dans quelle mesure le relationnisme défendu par certains philosophes quant à l’accès cognitif est compatible avec le constructivisme défendu par nombre de psychologues.
Inversement, certaines théories venant d’un champ disciplinaire peuvent contribuer à l’élaboration de théories développées dans l’autre champ. Par exemple, les théories psychologiques des sentiments épistémiques et de l’attributionnalisme peuvent alimenter et renouveler une approche internaliste en épistémologie philosophique de la mémoire.

 

Ces tensions et ces affinités n’ont été que très rarement discutées jusqu’à aujourd’hui, alors même qu’elles sont susceptibles d’alimenter de façon significative la réflexion sur la connaissance mémorielle. L’organisation de ce colloque est motivée par cette conviction et elle vise à permettre cette discussion interdisciplinaire.

Lieu :
MSH- Alpes
1221 avenue Centrale, Domaine uniersitaire de St-Martin-d’Hères
Arrêt tram B et C : « Bibliothèques universitaires »

> Programme et inscriptions : http://tinyurl.com/MemoryAndKnowledgeGrenoble